La vie des étudiant.e.s en période de pandémie

La pandémie COVID-19 a été confirmée en Cisjordanie le 5 mars 2020. Les premiers cas ont été diagnostiqués dans le district de Bethléem, puis se sont propagés à tous les districts, y compris Jérusalem et la bande de Gaza. L'Autorité palestinienne a décidé de confiner toutes les zones et de limiter les déplacements, sauf s'il s'agissait d'une force majeure. Parallèlement, le Ministère de l'éducation (MEO) a décidé de fermer toutes les écoles et universités de Palestine. 

La situation sanitaire n'a pas permis aux représentants de l'ASBL Hope d'effectuer notre mission annuelle en Palestine durant le printemps 2020. Toutefois, cela ne nous a pas empêchés de poursuivre nos contacts par mail et parfois même par téléphone avec nos partenaires : l'Arab American University of Palestine (AAUP), Al Kamandjâti (AK) et le Palestinian Medical Relief Society (PMRS) et de leur demander des nouvelles des étudiants-boursiers de Hope.

Globalement, le contexte difficile vécu par nos jeunes ne les a pas empêchés de bien réussir le semestre académique de printemps et de poursuivre ou terminer leurs études.

Des nouvelles des étudiantes du PMRS :

En raison du confinement, l'École de santé communautaire a dû élaborer un nouveau plan de formation d'urgence afin de poursuivre le semestre : 

• choix du processus d'apprentissage en ligne afin de garantir la distanciation sociale ;
• développement d'un groupe WhatsApp pour les formateurs ainsi que pour les étudiantes afin de faciliter la communication ;
• élaboration d'un calendrier hebdomadaire d'apprentissage en ligne.

Avec l'assouplissement des mesures sanitaires, les examens finaux ont pu avoir lieu en juin dans les locaux de l'école en utilisant des mesures de sécurité. Un plan de formation pratique a été élaboré pour que toutes les élèves puissent pratiquer dans les centres de santé PMRS début juillet et ce, pendant cinq semaines. 

En ce qui concerne l'effet sur le programme de l'École de santé communautaire du PMRS, le fermeture du pays et l'utilisation d'une nouvelle stratégie d'apprentissage ont eu un effet positif et négatif. Une partie de l'effet positif se traduit dans le fait d'avoir utilisé des compétences d'apprentissage en ligne auxquelles ils n'avaient jamais eu recours. Cela a aidé les étudiantes à communiquer facilement entre elles et avec les formateurs. Toutefois, il y a eu quelques obstacles à l'utilisation de ce nouveau processus d'apprentissage, par exemple la difficulté d'accéder à Internet pour certaines étudiantes, les empêchant dès lors de suivre toutes les sessions de formation. Pour celles-ci, une révision individuelle a été organisée avant de passer les examens finaux et un temps supplémentaire leur a été accordé en vue de l'épreuve finale. En outre, le processus de formation en ligne ne permettait pas les méthodes participatives telles que le travail de groupe, les exercices, la présentation de cas, etc.

Par ailleurs, la situation économique a eu un effet dévastateur sur les étudiantes et leurs familles. Les étudiantes se plaignaient déjà de la pauvreté avant la pandémie, mais elle est devenue encore plus difficile suite à celle-ci. La plupart des pères des étudiantes travaillaient comme salarié journalier de sorte qu'ils ont dû rester à la maison pendant plus de trois mois sans revenu, tandis que certains ont perdu leur travail.

Des nouvelles des étudiant.e.s d'Al Kamandjâti :

Malgré le confinement, les étudiants ont pu poursuivre leurs cours en ligne via WhatsApp, Zoom, et autres plateformes, des concerts en ligne ont également été organisés. En juin-juillet 2020, les cours ont pu reprendre aux centres Al Kamandjâti de Jénine et Ramallah, ce qui a permis aux étudiants de terminer le programme de leur niveau d'étude et de se préparer pour les examens instrumentaux et théoriques en août. 

La période de confinement n'a pas été facile pour les étudiants, ils ont souhaité témoigner : 

« C'était très difficile de rester en contact avec mon professeur et mes amis à AK et j'étais aussi très préoccupé par les études en ligne dans mon université : beaucoup de devoirs, de quizz et d'examens. Etrange expérience qui bouscule tout dans votre vie « en ligne » !

« Psychologiquement, j'étais affectée par le fait de ne pas pouvoir sortir et voir des amis et des collègues, et il n'y avait pas assez de motivation pour jouer et étudier, mais maintenant, je suis en train de passer du stade scolaire au niveau universitaire et j'ai pour objectif d'obtenir une très bonne moyenne pour pouvoir étudier le sujet que j'aime. Je veux également enseigner mes compétences actuelles à d'autres personnes et leur transmettre mon expérience. »

« Les cours à distance n'ont pas commencé tout de suite lorsque le confinement a été instauré Donc, pendant le peu de temps où les cours ont été annulés, je n'étais pas très motivée pour pratiquer aussi bien qu'avant. Mais depuis lors, les choses ont redémarré, comme avant. »

« Ce fut une bonne expérience car j'ai eu beaucoup de participations avec de nombreux musiciens pour jouer ensemble en ligne, notamment avec mon groupe appelé Sanabel et nous avons de nombreuses vidéos en ligne. Je suis vraiment heureux d'avoir cette belle opportunité d'apprendre la musique et d'être financé par votre grande association, merci beaucoup. »